Je n’aime pas Koons

Je n’aime pas Koons. Je n’aime pas la « production » artistique. Par production j’attends la création industrielle et cette tendance de faire répliquer ou fabriquer de bout en bout une œuvre dans une usine. J’ai besoin qu’on me touche. J’ai besoin de sentir la main de l’artiste qui a caressé, palpé, modelé voir brutalisé la matière pour en extraire ce qui représente son expression.

Je n’aime pas Koons, par ce qu’il est le symbole de tout cela. Koons, c’est un atelier ou 140 personnes qui s’activent pour honorer un carnet de commandes. Koons c’est un chien de ballon (Balloon Dog), reproduit en acier de 3 mètres de haut et accessoirement, la plus chère oeuvre contemporaine au Monde. Koons c’est une tête d’animal biface de 250 tonnes, produite par Jêrome de Noirement, ancien galeriste et producteur d’œuvre d’art et trônant il y a un temps au centre d’Avignon (Une œuvre initialement prévu pour les Champs Elysées).

Il y a ça dans l’art contemporain qui me dérange, le marché, le marketing et la production. Il y a ça dans le marché de l’art aujourd’hui, car ce sont les mots et usages d’aujourd’hui.

Koons a une culture de l’ancien et est fasciné par Louis XIV pour qui il a dédié un buste en argent. Koons est un sensible caché derrière un artiste aux allures de Trader.

Koons avec ses monumentales productions mais aussi d’autres ordinaires et vulgaires, parle de son temps, parle avec son temps. Koons est contemporain.

Beaucoup de gens connaissent Koons, bien plus que Calder ou Miro. Koons a réussi à être de son temps, et non avant ou après. Koons a ramené l’art contemporain dans la bouche des gens. Et qu’on soit d’accord ou pas, il a atteint la réflexion gens et leur fait se poser des questions. Koons, déstabilise et questionne. Koons est artiste.

Au final oui il est artiste, car à sa manière, qu’on l’aime ou pas, il use des principes de son temps pour en définir d’autre et requestionner les gens. Beaucoup de gens. En cela, il est artiste, contemporain de surcroît.

Je ne sais plus si je n’aime pas Koons. Mais je le comprends.